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Cité de l'Automobile

Cité de l'Automobile - Collection Schlumpf

Musée national

à Mulhouse

Les frères Schlumpf 1904-1956

Hans et Fritz Schlumpf sont nés en Italie d'un père suisse et d'une mère mulhousienne, Jeanne Becker (Hans en 1904 et Fritz en 1906). En 1906, la famille déménage à Mulhouse, où le père Carl travaille désormais comme comptable dans l'entreprise horticole Becker. Mais son état de santé se dégrade de plus en plus et il meurt en août 1918. Hans est alors envoyé dans une école privée suisse et suit une formation de commerçant diplômé. Il travaille ensuite dans deux banques différentes avant d'entrer dans l'entreprise de son frère en 1929. Fritz fréquente le lycée public de Mulhouse jusqu'au baccalauréat. Après avoir été employé dans différentes entreprises textiles, il se met à son compte en 1928 en tant que courtier en laine. En 1935, les frères fondent la SAIL (Société Anonyme pour l'Industrie Lainière), achètent leurs premières actions de la filature de laine peignée de Malmerspach et prennent la majorité de plusieurs entreprises en 1940 ; Erstein en 1956, puis Roubaix.

HKD, une usine textile 1957-1965

En 1957, les frères Schlumpf reprennent l'usine textile HKD (Heilmann, Koechlin & Desaulles), une filature de laine riche en tradition à Mulhouse. Entre 1961 et 1963, Fritz Schlumpf achète secrètement un grand nombre d'automobiles classiques. Pour pouvoir effectuer ces achats en toute discrétion, il fait appel à de nombreux "hommes de paille" en France, en Suisse, en Angleterre, en Italie, en Allemagne et aux États-Unis. Certains de ces contacts se révèlent particulièrement fructueux : 13 d'entre eux lui procurent la moitié de sa collection, soit plus de 200 voitures. Parmi eux, M. Rafaelli, concessionnaire Renault et propriétaire de plusieurs Bugatti, dont Fritz Schlumpf fait son conseiller d'achat. Cette collaboration dure plusieurs années. Le riche industriel achète sans relâche des voitures européennes de la grande époque ; il refuse toutefois les modèles américains. En mai 1965, le magazine "L'Alsace" publie le premier article qui révèle l'ampleur de la collection jusqu'alors secrète. Fritz Schlumpf n'accorde en effet qu'à quelques privilégiés l'accès aux entrepôts de l'usine où sont entreposées les voitures de collection.

"Musée Schlumpf" 1966-1976

En 1966, les travaux de présentation de la collection commencent. L'objectif de Fritz Schlumpf est désormais de rendre accessible au public la collection unique qu'il a réunie en quelques années. Il fait transformer une partie des entrepôts de l'usine textile en "Musée Schlumpf". Ces travaux d'envergure durent plusieurs années. Toutes les cloisons qui séparaient les différentes zones de production dans le grand hall à toit en sheds sont abattues. Ce nouveau hall d'exposition de 17 000 m² en forme d'espace unique sera divisé en 23 "quartiers", dans lesquels seront présentées 10 à 20 voitures. Les quartiers seront bordés de larges avenues carrelées et porteront des noms tels que "Avenue Carl Schlumpf", "Avenue Jeanne Schlumpf", "Rue Royale"... Sur les côtés extérieurs, différents espaces ateliers seront aménagés. Parallèlement, les travaux de restauration des voitures anciennes avancent à grands pas. Pour cela, l'aide de 7 aides-mécaniciens, 2 selliers, 2 ferblantiers, 1 aide-plombier et 5 peintres est requise. De cette manière, Fritz Schlumpf a dépensé en 10 ans environ 12 millions de francs pour l'achat et la présentation de sa collection. Le 28 juin 1976, l'industrie textile est en crise et les ouvriers se mettent en grève. Les syndicats dénoncent le "manque d'entente" et le "contournement de la loi" par les deux industriels. Les frères Schlumpf tentent de vendre leurs usines pour un franc symbolique. Mais en l'absence d'offres, ils démissionnent de leurs postes dans l'entreprise et s'enfuient à Bâle. Ils ne reviendront jamais en France. A la fin de l'année 1976, les 20 ouvriers encore présents dans l'usine HKC sont licenciés et les portes de l'usine sont mises sous scellés. Commence alors une longue bataille juridique entre les frères Schlumpf et leurs créanciers.

Le Musée des travailleurs 1977-1979

Le 7 mars 1977, les camps sont occupés par les syndicats. Le "Musée Schlumpf" est rebaptisé "Musée des travailleurs". Sous la surveillance du syndicat CFDT, l'entrée du musée est gratuite. A la sortie du musée, des dons sont collectés pour payer les frais de maintien de l'ouverture du musée et la poursuite de l'action. " "J'ai gagné 1400 francs par mois. Regardez où est passé le reste !", peut-on lire sur l'un des nombreux panneaux d'information placés sur la calandre d'une voiture de course. C'est le début de ce que l'on appelle l'affaire Schlumpf... En 1978, sous l'impulsion de Jean Panhard, la collection est classée "Monument historique" par le Conseil d'État français, ce qui signifie qu'aucun des objets de collection ne peut quitter le sol français. En 1979, la cour d'appel de Colmar confirme l'extension de la liquidation aux biens personnels des frères Schlumpf, y compris la collection d'automobiles restaurée aux frais de l'usine. Quelques heures après ce jugement, le syndicat CFDT restitue les clés de l'usine.

Cité de l'Automobile - Collection Schlumpf 1980-Aujourd'hui

En octobre 1980, la Cour de cassation autorise la vente de la collection ; l'année suivante, l'Association Propriétaire de Musée National de l'Automobile la rachète. Cette association est alors composée de la Ville de Mulhouse, du Département du Haut-Rhin, de la Région Alsace, de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Mulhouse, de l'Automobile Club de France, de la Société Panhard ainsi que du Comité du Salon de l'Automobile. Sous la présidence du Président du Conseil Général du Haut-Rhin, l'association parvient à réunir les 44 millions de francs nécessaires à l'achat de la collection. Cette valeur forfaitaire est contestée par les frères Schlumpf qui obtiennent gain de cause 20 ans plus tard, ainsi que 25 millions de francs supplémentaires. Le 10 juillet 1982, le Musée national de l'Automobile est inauguré. Par arrêts de la Cour d'appel de Paris, le Musée National de l'Automobile est contraint en 1989 d'ajouter la mention "Collection Schlumpf" à son nom et à tous les documents faisant référence à des éléments de la collection.

En 1999, l'exploitation du musée est confiée à l'entreprise Culturespaces. Après d'importants travaux, Culturespaces ouvre le plus grand musée automobile du monde, partiellement rénové et modernisé, le 25 mars 2000. La rénovation du musée visait principalement trois objectifs : préserver l'identité du musée, mettre en valeur la collection et développer un projet moderne et vivant. Tout en conservant l'esprit d'origine, un nouvel élan est donné au musée grâce à des techniques multimédias innovantes.

En juillet 2006, Culturespaces inaugure les nouveaux espaces conçus par le bureau d'architectes Studio Milou Architecture. Ces espaces sont l'entrée du musée (parvis, passerelle, atrium et mur d'images) et les trois zones d'exposition en fin de parcours. L'objectif principal de ce projet est de passer d'une collection enfermée dans un écrin à un musée ouvert sur le monde extérieur, de sorte que les passionnés d'automobile comme les amateurs curieux puissent explorer les quatre hectares de l'ancienne filature de laine. Les concepteurs souhaitent ainsi mettre en valeur le patrimoine architectural exceptionnel de l'ancienne usine. Le nouveau parcours, qui traverse des bâtiments de différentes époques stylistiques (1880 - 1930) et la cour de l'usine, confère au musée une forme unique. Le Musée national de l'Automobile devient la Cité de l'Automobile - Musée national - Collection Schlumpf

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